La signature de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025, au-delà de l’impact médiatico-marketing-sportif que cela a provoqué dans le monde, relance une vieille tradition de signature de champion du monde à Maranello. Hamilton sera ainsi le 6ème de l’histoire.

Juan-Manuel Fangio, Alain Prost, Michael Schumacher, Fernando Alonso et Sebastian Vettel ont signé chez Ferrari, alors qu’ils étaient déjà champion du monde. Sur la liste, seul Fangio et Schumacher ont obtenu le titre avec la Scuderia. Ce qui fait un ratio de 40% de réussite. Mais, cela représente surtout un risque pour les pilotes. Toutefois, les champions du monde arrivent à Maranello toujours à un moment précis de l’histoire. Et c’est cette constante qui est intéressante.

L’histoire

Lorsque Juan-Manuel Fangio obtient 25.000 dollars de salaire de la part d’Enzo Ferrari pour piloter les voitures rouge en 1956, le triple champion du monde argentin (d’alors), souhaitait la même rémunération que celle qu’il touchait chez Mercedes-Benz en 1955. Au moment de la signature, Ferrari n’est pas un cheval de course très intéressant avec ses monoplaces 4cyl étouffées. Mais elle a hérité de la faillite de Lancia et de ses redoutables monoplaces D50, V8 conçues par l’ingénieur Jano. Fangio obtiendra son 4ème titre avant de quitter Ferrari pour Maserati. Ferrari va se battre pour le titre en 1958 avec une monoplace V6 Dino, avant de sombrer techniquement avec l’arrivée des Cooper moteur central arrière.

Lorsque Alain Prost arrive chez Ferrari, c’est l’événement du début des années 90. Le pilote français est triple champion du monde (comme Fangio). La 640 était la dernière œuvre de l’ingénieur John Barnard et l’ensemble a été fiabilisé. Le moteur V12 était puissant et fiable et la boite de vitesse semi-automatique solide, après une saison d’apprentissage en 1989. Prost se battra jusqu’au premier virage du circuit de Suzuka pour le titre de champion du monde. Il quittera Maranello fin 1991, Ferrari va sombrer et faire revenir Barnard, embaucher Jean Todt et relancer sa machine dès 1994.

Ainsi Michael Schumacher arrive en 1996 suite à l’aventure précédente, fort de ses deux titres de champion du monde avec Benetton. Il remportera des victoires et se battra pour le titre en 1997, 1998 pour remporter une série de championnat de 2000 à 2004.

Fernando Alonso arrive en 2010, avec 2 titres de champion du monde au compteur, obtenu avec Renault en 2005 et 2006. La Scuderia sortait d’une saison 2009 médiocre après 2 belles saisons, en obtenant 3 titres de champion du monde sur 4. Alonso va ainsi se battre pour le titre en 2010, 2012 et 2013, sans remporter le sacre. Il quittera l’équipe en 2015.

Enfin Sebastian Vettel, auréolé de 4 titres de champion du monde de suite, obtenus avec Red Bull entre 2010 et 2013, arrive chez Ferrari en 2015. Il se battra pour le titre en 2017 et 2018. Mais quittera l’équipe italienne fin 2020.

La première constante du changement

L’une des constantes de ses histoires est que les pilotes champions du monde arrive chez Ferrari lors d’un cycle précis de l’histoire de l’équipe italienne : Le cycle de fin de construction de la structure.

Fangio arrive au moment ou Ferrari récupère une monoplace compétitive, avant de lancer le chantier du moteur Dino. Prost arrive, lui, après une saison 1989 qui a servi de saison de fiabilité des process, Michael Schumacher est arrivé en fin de reconstruction, ou John Barnard livrait ses dernières monoplaces, avant l’arrivée du duo Bryne/Brawn. Fernando Alonso, arrive chez Ferrari au moment ou cette dernière a été sous le choc technique des Brawn GP et Red Bull en 2009, pour construire une monoplace 2010 qui est une copie de la machine parrainée par Adrian Newey (comme la monoplace 1997 était une copie Williams du même ingénieur). Enfin, Sebastian Vettel arrive au moment ou Ferrari sortait d’une saison 2014 catastrophique, avec un moteur qui rendait 100 cv au Mercedes et une monoplace qui n’avait rien d’équilibrée.

La deuxième constante

L’autre constante est qu’après leur passage chez Ferrari, les champions du monde signent avec leur avant dernière équipe. Fangio avait signé chez Maserati avant de prendre gentiment sa retraite et faire des piges pour Gordini, mais sans l’esprit du vainqueur. Alain Prost a signé chez Williams avant de prendre sa retraite. Michael Schumacher a signé chez Mercedes, Fernando Alonso avait signé chez McLaren (avant de prendre sa pose), enfin Sébastian Vettel a signé chez Aston Martin, avant sa retraite.

Actuellement Ferrari est dans sa phase de construction et devrait en sortir en 2024, selon toute vraisemblance pour entrer dans sa phase de consolidation. Enfin, cela signifie que Lewis Hamilton après son passage chez Ferrari, signera probablement avec une dernière équipe pour terminer sa carrière. L’avenir nous le dira.

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